Publié le 21 Octobre 2018

Les élections québécoises du 1er octobre sont maintenant passées. Pour la visée d'un Québec indépendant, le temps est venu de mesurer les conséquences des résultats obtenus. L'heure est à régler des comptes, à présent qu'il n'y a plus grands risques à diviser davantage le vote souverainiste. 

S'il y a un élément factuel et révélateur à retenir de l'ensemble des statistiques parues concernant ces élections, c'est sans conteste ce déplacement du suffrage pour le Parti Québécois vers la Coalition Avenir Québec. Quinze circonscrpitions soutirées au PQ par les caquistes et seulement trois par l'électorat de Québec Solidaire... 

Après un tel retournement, comment prétendre encore que la scission dans la marche du PQ vers la souveraineté vient surtout de la gauche, c'est-à-dire des QSistes progressistes et du collectif des indépendantistes durs Onistes maintenant fusionnés à QS; alors qu'en fait, elle se situe principalement dans l'autre parti, plus à droite? L'aile de ce qu'on pourrait appeler les faux-Q nationalistes de la CAQ.

Une scission causée aussi par d'autres faux-Q encore pires. De vrais faux-Q ceux-là, souverainistes prétendu-es à une élection, devenant des libéraux fédéralistes à l'autre, des nationalistes celle d'après. Des sans culottes qui changent de partis comme ils changent de chemises, qui votent la plupart du temps (du bon bord), pour le meneur, pour le winner mais jamais pour les idées défendues dans les plates-formes et programmes électoraux. De faux winners qui n'ont en fin de compte que peu ou pas de convictions,  ne voulant jamais faire au moins cet effort de penser par eux-mêmes,    entretenant à outrances des généralités, cachant leur inculture, leur ambiguité, leur manque de discernement, leur lâcheté, leur traîtrise derrière leurs votes, en tout déni. 

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En conséquences, il n'a jamais paru aussi claire qu'un très fort pourcentage de l'électorat du PQ n'a jamais eu de franches propensions pour la souveraineté du Québec... et a toujours penché nonchalamment pour le nationalisme, quand ce n'était pas résolument pour la fédération canadienne. 

Ce n'est pas d'hier que pour un bon nombre de votant-es nationalistes, la demeure principale n'est pas le PQ; toutefois c'est seulement depuis quelques temps qu'on commence à mieux distinguer ces "lâcheux" et à prendre conscience de toute l'ampleur de leur nuisible inconséquence; surtout depuis la crise survenue au Bloc Québécois où d'autres Faux-Q leaders n'ont réussi qu'à faire valoir l'énormité de leurs incapacités à promouvoir la souveraineté du Québec au parlement fédéral, à Ottawa.

Donc un électorat qui au cours des trois dernières décénies n'a fait que passer au PQ pour y trouver une opportunité de pouvoir voter pour la moins pire des formations politiques, en bis-partis devant un PLQ qui à trop souvent trempé dans la corruption et l'exploitation économique. Un électorat mis en partie à profit ayant quand même fini par réitérer sa confiance envers les libéraux de Couillard avant de ce faire ravoir, retournant sa veste en dernier recours vers la CAQ de François Legault espérant obtenir enfin du nouveau, "le bon changement". Renouveau et destitution de la gouvernance libérale surtout, aussi proposés par le PQ pourtant auquels il aurait pu souscrire autant. Ce qui démontre à quel point l'engagement référendaire péquiste datant pour un second mandat affectait aussi considérablement nos vire-capots de faux-Q.

Cette coalition caquiste aura beau avoir les meilleurs intentions à vouloir améliorer l'avenir, en prétendant arrivée à mieux défendre les intérêts du Québec, par son indétermination elle frappera à tous moments, d'une manière ou d'une autre, le mur du fédéralisme et de sa constitution même en usant à la corde la clause dérogatoire. Ces heurts ne réussiront qu'à toujours amener vacillation, instabilité, désordre et à renforcer le statut quo, ramenant les vieilles chicanes du passé sans que rien de "pragmatique" ne puisse arriver. Nuisance faisant en sorte que dans l'ensemble, les différents courants de pensée ne soient même plus capables de se reconnaître, privant le Québec de besoins justement définis. D'ailleurs la population en générale est souvent tentée d'attribuer le mérite de la quasi victoire référendaire de 95 aux accointances nationalistes issues du PLQ de Robert Bourassa comme de l'ADQ de Mario Dumont et à la forte personnalité de Lucien Bouchard. Cependant c'est bien plus sur la base de l'échec de Meech et de Charlottetown que reposait d'abord la force du Oui. Pour qu'une telle opportunité se représente, faudra-t-il attendre que Legault fesse pareils murs fédéraux ?

"Si vous voulez nuire à votre objectif indépendantiste, un vote pour la CAQ, c'est ce que ça va donner.", J.-F. Lisée 

De là cette nécéssité de se bâtir sur des bases solides pour ne pas risquer l'effondrement à tous instants, à chaque coup de vent. Si à la moindre exposition identitaire ou référendaire, l'on fini par développer une écoeurantite aigüe et fuir sa patrie, par peur d'affections subséquentes, nos constructions comme notre culture ne pourront jamais s'établir de façon pleine et entière. Des parasites internes comme externes, viendront sans cesse ralentir, voire anéhantir leurs progessions nuisant à un accomplissement assumé et durable.

Des "nationaleux" péquistes, Legault perspicace a su se faire beaucoup de capital politique et a réussi tout de même à remporter les élections, libérant la province des Libéraux. Reste à voir s'il pourra continuer sur sa lancée et faire mieux que son prédécesseur. Il sera tout à son avantage de réparer en tous cas les dommages que le PLQ a causés dans les services publiques et parapubliques: en amenant son parti vers plus de compassion et d'humanité dans les relations avec les citoyen-nes et en rejetant toute forme de favoritisme envers le patronat, l'entreprenariat, les syndicats, les lobbys et le secteur privé. Une attitude intègre qui pourrait suffire à contenter la majorité. Ça ne durera rienqu'un temps cependant.

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L'avantage avec cette élection c'est que maintenant on peut au moins mieux différencier les faux-Q nationaleux des vrai-es indépendantistes, ce qui permet d'amener plus de clarté et de stabilité dans les positionnements de chacune des formations. Dans les rangs d'un champ davantage clairsemé, des masques commencent à tomber au dépend d'une polarisation qui s'effectue. Personne n'a pourtant vu venir un clivage aussi marqué.

Pour les prochains mois, la tendance ne sera donc plus tant à chasser les leurres des épouvantails référendaires ou autres spectres,  qu'à s'immiscer à ces orientations idéologiques polarisées des partis. Dans le pôle gauche souverainiste, le PQ comme QS auront tout intérêt à conserver l'objectif référendaire et à ne pas trop s'entêter pour fusionner; si ces deux formations veulent arriver à concurrencer la CAQ et le PLQ pour les élections de 2022.

À plus long terme, lorsque l'ensemble de la population réalisera que les nationalistes ne peuvent pratiquement rien soutirer du fédéral, une remonté des souverainistes pourrait s'effectuer. Pour la suivre, le PQ devra savoir profiter de cette émergence polarisante pour se restructurer en s'éloignant de ses attirances (nationalisantes). Sinon, il risquera une complète dissolution ou de faire tourner encore longtemps le Québec en rond niaisant et tataouinant autour du statu quo.

C'est en de telles circonstances alors que tout semble perdu que l'on peut reconnaître les vrai-es; ceux et celles qui malgré l'écrasement, la lassitude, l'épuisement, l'adversité... arrivent tout de même à rester debout pour faire valoir leurs justes valeurs et convictions... en essayant de se bâtir dans la recherche de solution en commun, une énergie stimulante d'optimisme et la fierté de bons coups réalisés plutôt que de se détruire, se diviser à travers la partisanerie, l'électoralisme et des modes de pensées inconséquents comme mensongers.

"Pour l'emporter, il nous fallait remonter les chutes du Niagara à la rame. Et nous avons ramé à nous en arracher la peau des mains. (...) Alors que nous ramions pour remonter avec quelques succès, d’autres travaillaient dans nos circonscriptions pour nous arracher des rames."

«Lorsqu'on finira de calculer les votes, on se rendra compte qu'on assiste à l'éruption d'une nouvelle génération de souverainistes qui, additionnés, pointent à nouveau la boussole québécoise vers l'indépendance» J.-F. Lisée

Sacrés faux-Q ! À genoux, incapables de vous tenir debout, vous avez pliés, vous vous ètes couchés. Avec votre élection, vous avez bel et bien abandonnés la cause des souverainistes. Peu importe ! Ils vont quand même continuer de se battre.., à votre place en plus...

Ils et elles ne lâcheront jamais !

 

DProu, 21 octobre 2018

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Rédigé par DProu

Publié dans #Éthique et Politique, #Articles - Création

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